Noudégbessi, Fagnon et N’Douro : les trois ministres intouchables sous Yayi.

Publié le par MJPAC-ABT

nicaise fagnon mic1Longtemps, ils ont été passés pour des ministres intègres, mis à l’abri de tous les scandales du moment. Aujourd’hui, ils sont confondus par des faits et des révélations émanant de leurs anciens camarades. Au regard de l’actualité, les ministres François Noudégbèssi, Nicaise Fagnon et Issifou Kogui N’douro doivent monter au créneau ne serat-ce  que pour dire leur part de vérité.
Le paradoxe est saisissant dans le gouvernement. Au moment où des ministres sont cités dans des scandales, critiqués pour leur mauvaise gestion et envoyés devant la Haute cour de justice(Hcj), d’autres qui ont aussi des mains sales été cités pour une responsabilité présumée dans les dossiers à scandale ne sont guère inquiétés. Le premier François Noudégbessi a été d’abord cité dans le dossier Cen sad avant d’être blanchi par une commission. Mais comme aucune vérité n’est cachée sous le boisseau ici bas, l’ancien ministre des finances Soulé Mana a, dans son mémorandum, relancé la polémique sur son implication. Selon ex-argentier national, le ministre Noudégbessi est celui qui a recruté les experts qui ont mal fait les contrôles et surestimé les coups de la réparation du Palais des congrès et du Cic. Il est donc évident que celui qui a laissé faire autant de fautes puissent aussi porter les responsabilités au même titre que le ministre Lawani. Il en est de même du ministre Nicaise Fagnon. En 2007, les comptes de la Sonapra qu’il dirigeait n’ont pas été certifiés par les commissaires aux comptes qui lui reprochaient de nombreuses irrégularités. On parle depuis plusieurs centaines de millions partis en fumée. Depuis, Me Adrien Houngbédji, président du Prd a longtemps dénoncé ce scandale mais Nicaise Fagnon n’a jamais été inquiété. Mieux, il a été même promu, nommé ministre des travaux publics. Quid du ministre de la défense Issifou Kogui N’Douro ? Comme l’ex-ministre de l’intérieur Armand Zinzindohoué, Issifou Kogui N’Douro a aussi octroyé les gendarmes pour la sécurité des  responsables d’Icc-services. Mieux, il est allé noudogbessi francoisréceptionner au nom du gouvernement du matériel roulant donné par cette engeance au gouvernement. Sa responsabilité est donc engagée dans cette affaire, bien que morale. Depuis quelques jours, la presse en fait le chou gras mais Yayi reste hélas sourd à tous ces interpellations. Les trois ministres continuent librement d’exercer leurs activités et côtoient tous les jours le président e la république. C’est à croire qu’ils sont eux des « intouchables » alors que d’autres ont subi l’ire du Chef de l’Etat dans des dossiers très anodins. On se rappelle encore du ministre Alexandre Dossou Kpèdétin limogé selon nos sources, pour n’avoir pas honoré de sa présence à un conseil des ministres tenu un dimanche. Colette Houéto a aussi essuyé la colère présidentielle pour avoir « osé » nommer son Dc sans le consentement du Chef de l’Etat.
Idem pour Gaston Dossouhoui , ancien ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche accusé de laxisme dans la gestion de la campagne cotonnière 2006-2007 détruite par l’helicoverpa, un insecte ravageur.  Aujourd’hui, Yayi montre un double visage. Intransigeant face à certains de ses collaborateurs, il est  débonnaire vis-à-vis d’autres. C’est à croire qu’il y a un deal entre lui et ses ministres qu’il met au dessus de la sanction et de l’obligation du compte rendu qu’il a toujours prônée. En feignant de protéger ses trois ministres dont l’implication dans des sales dossiers est de plus en plus évidente, Yayi  se dévoile et se compromet davantage et complique sa propre situation auprès d’une opposition décidée à avoir sa peau. A l’allure où vont les choses, il ne pourra pas couvrir pendant longtemps encore ces trois ministres. Vivement

Marcel Zoumènou
Journal LA NOUVELLE TRIBUNE  01/09/10

Publié dans Politique nationale

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