Il était une fois la lutte contre la corruption…

Publié le par MJPAC-ABT

billet-de-bank-10000.gifDéfoncer une porte ouverte que de parler de l’impasse de la lutte contre la corruption sous Yayi. Tous ceux qui vivent sur le territoire du Bénin ont pu se faire une idée plus exacte du fléau en grand format depuis avril 2006. Lorsqu’on l’a vu en manche de chemise, dévaler l’asphalte surchauffé des artères de Cotonou et invectiver, à bout de souffle, d’imaginaires voleurs de la République , on se doutait bien que quelque chose d’exceptionnel allait arriver. Ailleurs en effet, les opérations mains propres se font par lois anti-corruption, juges spécialisés, unités de police en ligne de front avec pour témoin une opinion publique aguerrie. Marche dite verte de président de la République ? Inconnue au bataillon. Mais comme il s’agissait de Changement, les choses ne devraient être faites différemment. Donc pas de nouvelles lois, pas de magistrats bunkerisés et hyper motivés, pas d’unités spéciales de la police à l’assaut des bastions du gain facile, du blanchiment de l’argent au peuple. Allons pour la marche verte alors.
Revenir sur des cas de corruption sous le Changement dans le cadre de cette chronique serait gaspillé du temps, de l’encre et de l’espace. Un appel à témoignages auprès des Béninois, même dans les coins les plus reculés du pays, sur les pratiques corruptibles des princes du Changement suffirait à nourrir les anecdotes les plus croustillantes les unes que les autres. A l’instar de ses applaudisseurs de circonstance arrosés d’espèces sonnantes et trébuchantes en marge de meetings animés par le chef de l’Etat lui-même ou ses ministres et conseillers. Inutile de vous ennuyer avec le répertoire très impressionnant des scandales sous Yayi. J’oubliais ! La corruption est aussi vieille que le monde et que de tout temps des privilégiés ont toujours essayé de jouer avec l’intérêt collectif à leur seul profit. Sauf que les Béninois ne méritent certainement pas le cynisme entretenu autour de cette affaire.
Ils n’étaient demandeurs de rien, les citoyens, lorsque le gouvernement réuni en conseil des ministres étale sur la place publique, dans un compte rendu, que la gestion de la gérante du complexe hôtelier public, Croix du Sud prêterait à des actes délictueux. Il se fait qu’elle s’appelle Olga da Silva, un des piliers Fcbe à Sèmè-Kpodji. Les juges ne l’auront jamais puisqu’elle a été promu à la tête d’un autre complexe hôtelier avec la bénédiction du même pouvoir incarné par le marcheur contre la corruption. Mais il y a plus retentissant lorsque le régime a déclaré le député Issa Salifou, pilleur de l’économie nationale en chef, à débarquer de l’hémicycle de toute urgence. Le docteur-président en personne écrit au président de l’Assemblée nationale afin qu’il prononce la démission d’office du mis en cause. 6 mois plus tard, le même pestiféré est appelé en renfort par le régime lors de la bataille du perchoir. Ne parler surtout pas des cas de Célestine Adjanohoun et de Luc da Matha Santana positionnés et élus députés sur des listes Fcbe (regroupement politique du chef de l’Etat) bien que déclarés responsables de mauvaise gestion de la Société distributrice d’énergie électrique quelques mois plus tôt par le gouvernement.
C’est évident que gît et couvert sont garantis pour les bouffeurs de la République tant que leur adhésion au processus de rempilage du docteur-président ne souffre d’aucun manquement. Il ne reste qu’aux Béninois qu’à croiser les doigts en espérant que plaise au ciel que les dégâts n’atteignent des profondeurs insurmontables. Parce que le mot d’ordre en vue de ce rempilage obsessionnel fait froid dans le dos. A voir la nuée de ministres qui envahi les hameaux quotidiennement, on croit entendre le chef hurler à la cantonade depuis le perron de la Marina : « émergents de tout le pays, pillez tout sur votre passage ».
Avis aux candidats à la succession !!!

Arimi choubadé
http://arimi.freehostia.com/

Publié dans Faits divers

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article