Mauvaise gestion de l’après-Monseigneur Marcel Agboton :Les évêques béninois s’expliquent à Rome

Publié le par MJPAC-ABT

monseigneur agbotonLes évêques du clergé béninois, sous la direction du Nonce apostolique séjournent depuis quelques jours au Vatican à Rome. En effet, selon certaines sources souvent crédibles, tous les responsables en charge des six diocèses du Bénin ont été convoqués d’urgence pour répondre de plusieurs faits.
Le torchon brûle entre le clergé béninois et sa base romaine du Vatican depuis quelques jours. Son Excellence, le Nonce apostolique été épinglé et devra répondre du manque de tact de ses collègues évêques béninois. Ils seraient tous actuellement en train de plancher devant leurs supérieurs au Saint-Siège en Italie, au sujet de deux situations majeures qui se sont produites courant août-septembre 2010. Le premier fait remonte au samedi 31 juillet 2010 à Porto-Novo. En effet, au cours d’un culte en l’église Notre-Dame des Apôtres, dans le cadre des offices spirituels entrant dans la bénédiction des festivités marquant le cinquantenaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale, les prêtres qui officiaient la cérémonie auraient e quelque peu manqué de vigilance et la politique a pris le pas sur le culte. Sans attendre la fin de l’homélie, un des partisans du régime au pouvoir qui voulait se faire voir par le chef de l’Etat, aurait entonné l’Hymne national et a emballé tout le monde. Outre le fait que le culte a dû être interrompu, plusieurs fidèles catholiques qui n’ont pas apprécié le comportement, auraient interpellé les responsables de la communauté, avec une ampliation au Saint-Siège. Par la suite, des rencontres internes auraient suivi et le comportement du prêtre officiant du jour a été fustigé, parce qu’il n’a pas su arrêter la dérive et a laissé faire. La cristallisation des positions subséquente à cette dérive n’a pas encore été digérée, quand un autre fait a prévalu deux semaines plus tard.

Dassa 2010 envenime la crise
Alors que Rome n’a pas fini de gérer la première plainte venue de Porto-Novo, le rendez-vous 2010 du pèlerinage marial du Dassa-Zoumé aurait été la dernière goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Plusieurs fidèles chrétiens reprochent au clergé, une certaine légèreté dans l’accueil de la délégation présidentielle. Venus très en retard, le chef de l’Etat et son cortège auraient sérieusement perturbé le culte. Mieux, un groupe de prêtres aurait instruit des hôtesses et des religieuses de s’occuper de la délégation présidentielle qui dit-on, a dû se comporter ainsi, pour ne pas venir avant ses adversaires politiques fortement organisés pour la mettre devant le fait accompli. En effet, précisent les mêmes sources, le chef de l’Etat aurait appris que ses adversaires de l’Alliance ‘’Union fait la Nation’’ et de l’alliance Abdoulaye Bio Tchané (Abt) s’étaient organisés pour être sur les lieux après lui. Une manière pour eux de susciter des ovations et des slogans anti-Changement. C’est fort de cela que les Services spéciaux auraient changé de stratégie. Ils ont attendu que toute l’opposition s’installe avant de demander l’arrivée du chef de l’Etat à la Grotte mariale de Dassa. Mais la perturbation de la cérémonie aura été mal vécue par la hiérarchie catholique. Par ailleurs, le discours du chef de l’Etat qui a suivi a été aussi critiqué par les mêmes personnes qui ont saisi le Vatican à travers un écrit. Ce sont ces deux situations qui ont suscité le mécontentement au niveau du Saint-Siège qui veut désormais en savoir plus sur ces irrégularités.

L’aide gouvernementale aux confessions religieuses
De sérieuses divergences prévalaient au sein du clergé en ce qui concerne l’adhésion ou non à l’aide gouvernementale aux confessions religieuses. C’est Monseigneur Marcel Honorat Agboton, alors Archevêque de Cotonou, qui aurait refusé que l’Eglise catholique se mêle à ce dossier. Il se serait imposé au Collège des évêques. A l’issue d’âpres débats, il a été retenu contre le gré de nombreux évêques, que l’église catholique Romaine n’accepte pas l’offre. Ils sont un certain nombre qui ruminent encore le fait que le clergé ait raté le pactole. En fait, toutes les autres confessions religieuses ont pris leur part. Inutile de parler de l’usage qui en a été fait. Et c’est justement ce qui divise à l’église catholique. Là également, un point aurait été fait à Rome. Les évêques béninois, dit-on, seraient aussi interpellés sur ce point lors des discussions qui ont cours actuellement. A noter que plusieurs hauts responsables au niveau du clergé béninois sont en sursis. Déjà, on est tenté de dire que l’après-Monseigneur Marcel Honorat Léonce Agboton s’annonce bien difficile pour la nouvelle équipe dirigeante de l’église catholique romaine au Bénin. C’est avant même la prise de service des nouveaux maîtres de l’église catholique sur place, que Rome a monté le ton et les a invités au Saint siège pour donner des explications sur certains faits qu’il juge inacceptables.

Jean-Christophe Houngbo (Br.Ouémé-Plateau)
Journal LE MATINAL 04/10/10

Publié dans Société

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