La marche syndicale : l’expression du bas-peuple: Le chemin du calvaire s’ouvre pour le gouvernement

Après le géant meeting qui a eu lieu hier lors du rassemblement des travailleurs à la place de l’étoile rouge dans le cadre de la manifestation d’indignation face aux dérives totalitaires et arbitraires du régime du Changement, les manifestants unis comme un seul homme ont battu pendant plus de deux heures, le macadam. Leur point de chute a été le ministère des Finances où les différentes motions savamment rédigées ont été lues.
Une cinquantaine de kilomètres environ, des milliers de manifestants et une bonne dose de cocktails d’indignation, de colère, d’amertume et de révolte. C’est le géant tableau qui a été peint hier avec la sueur et le souffle des travailleurs désespérés.
Des chants et danses aux sons des chanteurs et danseurs circonstanciels, des slogans venant de la profondeur des âmes ont été rythmés par des pas ; symbole de courage et de persévérance devant des forces de l’ordre sorties moins nombreux que la dernière fois pour accompagner les marcheurs. Le répertoire riche des chansons qui rappellent la période révolutionnaire a été plusieurs fois revisité par ces derniers.
Partie de la place de l’étoile rouge, la foule toute de suite compacte et sous la direction des organisateurs de la marche, s’est dirigée vers le grand carrefour Akossombo ou Cica Toyota. Après environ une heure de rassemblement et de meeting à galvaniser la troupe, la longue file de manifestants devrait s’ébranler et découvrir la chaleur d’une chaussée qui comme par complicité rugissait au coup de talons des révoltés.
Le géant meeting organisé hier dans le cadre de la manifestation des centrales syndicales pour fustiger les agissements du régime du changement a débouché sur une grande marche qui a drainé autant de monde que lors des réjouissances populaires. Sauf que celle-ci, loin d’être une occasion de réjouissance, ce meeting a été simplement l’ouverture du calvaire pour un gouvernement qui avait besoin de l’euthanasie.
Au détour de ce tronçon Vèdoko, celui de la double voie abritant le toboggan baptisé passage supérieur de Houéyiho devrait recevoir à son tour le passage de ceux qui se sont promis de délivrer le peuple des hantises et du sortilège du gouvernement du changement. Sur cette avenue se trouvait un point névralgique ; la maison du président de la République. Arrivée à ce niveau, un fort et impressionnant détachement de militaires et de gendarmes orienta le circuit des marcheurs.
« Sachons raison garder pour éviter d’aller sur le terrain de la provocation et du désordre tant souhaité par ces gens qui ont planifié leur coup » a lancé un des organisateurs de la manifestation. Ce point névralgique passé non sans heurts, le cap a été mis sur le ministère des Finances où c’était une tout autre attraction.

Journal LE GRAND JOURNAL 31/07/09