Crise en Côte d’Ivoire: Les émissaires de la Cédéao ont quitté Abidjan sans convaincre Gbagbo de partir

Publié le par MJPAC-ABT

610x--2--34-.jpgLes présidents béninois Boni Yayi, sierra-léonais Ernest Koroma et capverdien Pedro Pires, mandatés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour convaincre Laurent Gbagbo de céder le pouvoir, ont quitté Abidjan tard dans la nuit du 28 décembre 2010 après une journée marathon. Cette mission qui était celle de la dernière chance a visiblement échoué puisque Boni Yayi et ses collègues Koroma et Pires n’ont pas réussi à convaincre Gbagbo qui se fait de plus en plus menaçant à l’endroit de la communauté internationale.
Rien n’a officiellement filtré des entretiens que les émissaires de la Cedeao, Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra-Léone) et Pedro Pires (Cap-Vert) ont eus avec le Président Laurent Gbagbo. A la sortie de l’audience qu’il leur a accordée, le président béninois Boni Yayi s’est juste contenté de déclarer à la presse que «tout s’est bien passé». Entre deux rendez-vous avec M. Gbagbo, les trois émissaires ont aussi échangé avec Alassane Ouattara dans l’hôtel qui lui sert de quartier général à Abidjan. Ici aussi, rien n’a filtré des entretiens que les émissaires de la Cedeao ont eus avec le Président Alassane Dramane Ouattara. Tout ce que l’on sait, c’est que ce dernier est resté campé sur sa position et a demandé à Gbagbo de quitter le pouvoir encore qu’il est temps. Selon des sources échappées, Laurent Gbagbo aurait fourni aux émissaires de la Cedeao les preuves de sa victoire et leur aurait dit qu’il n’a pas usurpé le pouvoir. Alors qu’il disposait initialement d’un délai de vingt-quatre heures pour donner sa réponse à l’ultimatum que lui a lancé la Cedeao, Laurent Gbagbo aurait demandé et obtenu un délai d’une semaine. C’est sans une grande avancée que les trois émissaires de la Cedeao se sont retournés au Nigeria, où ils ont rendu compte de leur mission au président nigérian Goodluck Jonathan. Selon un communiqué rendu public hier par la Présidence de la République du Cap-Vert, les trois émissaires de la Cedeao pourraient retourner la semaine prochaine en Côte d’Ivoire pour poursuivre les contacts et essayer de conclure leur médiation surtout que les deux parties en conflit aurait demandé quelque temps pour réfléchir dans le but de trouver une solution viable pour la conclusion du processus électoral, seule sortie capable de promouvoir la paix et la stabilité durables en Côte d’Ivoire. L’information a été d’ailleurs confirmée par des sources proches du Président en exercice de la Cedeao qui a retenu la date du 3 janvier 2011 pour reprendre langue avec Gbagbo.

La tension encore vive
Toutefois, le ton monte dans les deux camps avec des déclarations va-t-en guerre. «Il nous revient que certains gouvernements, disant agir sur la base des correspondances émanant de M. Ouattara, entendent mettre fin à la mission de nos ambassadeurs dans leur Etat. Aussi le gouvernement voudrait-il faire connaître que face à de telles décisions, il se réserve le droit d’appliquer la réciprocité en mettant fin à la mission en Côte d’Ivoire des ambassadeurs des pays concernés», a menacé Ahoua Don Mello, porte-parole du gouvernement Gbagbo, le mardi 28 décembre dernier. Ce même mardi, un convoi de l’Onuci a été attaqué à Yopougon. Le bilan fait état d’un blessé et de véhicules brûlés.

Affissou Anonrin
Journal LA PRESSE DU JOUR 30/12/10

Publié dans Politique nationale

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