Les transhumants qui se cherchent dans le Changement

Publié le par MJPAC-ABT

boni_ramadan_porto.gifDepuis 2006, il y a des transhumants oubliés à la salle d’attente du régime du Changement. Ils rasent les murs sans pouvoir se faire entendre dans le nouveau système. C’est certainement leur descente aux enfers.
Certains transhumants sont-ils indésirables chez les Forces cauris pour un Bénin émergent ? C’est la question mois l’on se pose à quelques mois des consultations électorales de 2011. A l’arrivée au pouvoir du président Boni Yayi en 2006, des transfuges des grands partis politiques ont rejoint le camp présidentiel dans l’euphorie du Changement. Dans ces circonstances, le désir d’aller mieux se repositionner et la quête permanente des avantages du pouvoir sont souvent à la base de cet exode politique. Pourtant, certains, malgré tout ce qu’ils font pour attirer l’attention des nouvelles autorités sur leur cas, tournent en round.

Robert Cakpo
Président du Parti pour la rénovation sociale (Prs), Robert Cakpo a été destitué et remplacé par le député Isidore Gnonlonfoun au lendemain des élections de 2006. Soupçonnant le président du Parti du renouveau démocratique (Prd), Me Adrien Houngbédji, d’avoir joué un grand rôle dans son malheur, M. Cakpo a rejoint automatiquement la mouvance. Candidat sur une liste électorale, il a cru damer le pion au Prd aux élections législatives de 2007 dans la 15e circonscription électorale. Ça a été un véritable crash politique pour lui devant le rouleau compresseur du Prd, de la Rb et des Fcbe. En conséquence, il s’est rendu compte de son impopularité dans l’ethnie Xwla. Il avait même voulu créer la sensation qui s’est retournée contre lui quand il a dit déclaré : « Yayi est meilleur à Dieu, car il réalise automatiquement ses promesses, alors que Dieu y met le temps… ». Depuis l’ancien député Cakpo s’est noyé politiquement et apparemment incapable de relever la tête.

Tadjou Akadiri
De 1991, Tadjou Akadiri était l’homme de main de Me Adrien Houngbédji à Pobè. Il a mené plusieurs luttes pour son ancienne formation politique. Il a été à toutes les élections législatives sous les couleurs du Prd dans le Plateau. Au lendemain de la victoire du président Boni Yayi en 2006, contre toute attente, l’homme a changé de veste. Ainsi, il a fait un saut spectaculaire dans le Changement. A l’époque, on disait que le Prd a perdu son poids à Pobè. Les dernières élections législatives et communales dans la localité ont démontré par A+B que Tadjou Akadiri était un tigre en papier. Son départ a encore favorisé la popularité du Prd. Ainsi, après avoir perdu de justesse un député dans la circonscription électorale regroupant Pobè et Kétou, son frère Saliou Akadiri a pris la relève et est toujours maire de la commune de Pobè. Depuis, le transhumant a disparu du système. On n’entend même plus parler de lui.
Samedi dernier, il a porté sur les fonts baptismaux son parti politique à Pobè. Mais, la faible mobilisation des populations autour de cet événement confirme sa descente aux enfers.

Patrick Djivo
Au Prd, on appelait Patrick Djivo le bien-aimé de Me Adrien Houngbédji. A Cotonou, il était aux premières loges après le départ de Kamarou Fassassi. Il a été envoyé à la Commission électorale nationale autonome (Cena) en 2006. Après, il a été soupçonné d’avoir joué un rôle dans la victoire du président Boni Yayi. Pour certains, la manière magistrale par la laquelle le second tour de la présidentielle s’est organisée fait dire à plus d’un que quelque chose s’est passé au profit des membres de la Cena de l’époque. Donc, le courant ne passait plus entre lui et les ténors du Prd. Sans réfléchir, il s’est jeté dans les bras du Changement. Il fait tout possible pour se faire distinguer. Par exemple, lors des meetings de la mouvance, c’est lui qui se lève pour distribuer des billets de banque aux artistes invités. Et pourtant ! Il n’a pas trouvé son compte.

Michel Missikpodé
Michel Missikpodé fait partie des députés rebelles ayant quitté le Prd vers la fin de la quatrième législature pour n’avoir pas été positionné sur la liste de son parti politique aux élections législatives de 2007. Comme on pouvait l’imaginer son point de chute était la mouvance. Au départ, il chantait le Changement sur tous les toits à Avrankou, son village natal. Actuellement, on ne le sent plus sur le terrain politique. D’ailleurs, sans base électorale, il a échoué lamentablement aux législatives de 2007. Partout par quelle porte sortira-t-il ?
D’autres, tels que Minakodé Loukman alias Aloukou de Mèdédjonou dans la commune d’Adjarra, Joseph Hounkanrin sont devenus aujourd’hui des inconnus au bataillon. Dès lors, on dira que le Changement n’a pas fait le bonheur de plusieurs autres transhumants. Que feront-ils en 2011 ?

Jules Yaovi Maoussi
Journal LA NOUVELLE TRIBUNE  23/06/10

Publié dans Politique nationale

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