Mobilisations pour le chef de l’Etat: Comment les Fcbe trompent Boni Yayi

Pour tromper la vigilance du chef de l’Etat, les caciques de la mouvance organisent de fausses grandes mobilisations à l’occasion des sorties politiques du président Boni Yayi. On lui fait croire qu’il est populaire, alors que la réalité est tout autre.
Le 08 janvier dernier, le président Boni Yayi était à Lokossa. Il y avait du monde. Comment cette grande mobilisation a été faite ? Des bus étaient venus ramasser les femmes dans les communes environnantes pour faire croire au président de la République qu’il a une forte popularité à Lokossa, alors que les données du terrain sont autres. A Houéyogbé, les caciques des Forces cauris pour un Bénin émergent ont supplié les populations pour qu’elles rentrent dans les bus. Le même scénario s’est passé à Bopa, Athiémé, Dogbo, Comè, Wlékanmè, etc. Comme résultat, il y avait plusieurs curieux à ce meeting du président Boni Yayi à Lokossa. Cela se répète toutes les fois que le chef de l’Etat est en déplacement à l’intérieur du territoire national. Voyant la foule, il est heureux, car certainement, il se dit maître du terrain. Or, la réalité aujourd’hui est que les Béninois ne portent plus dans le cœur le Changement et son chef dans leur grande majorité. Pourquoi ? Les nombreuses promesses faites au peuple pendant les élections de 2006 sont restées irréalisables. C’est avec amertume que le peuple a constaté que la lutte contre la corruption, le clientélisme, le népotisme, la gabegie n’était qu’un simple slogan de campagne électorale. A l’ère du Changement, ces tares se multiplient et crèvent l’œil. Déçus, les Béninois se sont engagés à sanctionner le pouvoir aux prochaines élections. C’est la raison pour laquelle, ils refusent d’assister aux meetings des Fcbe. Pourquoi un tel marché de dupe des acteurs du Changement ? Le désir de rester plus longtemps aux postes de responsabilité explique d’abord la mascarade. Des ministres et cadres à divers niveaux veulent démontrer au président Boni Yayi qu’ils contrôlent le terrain, alors qu’ils sont inconnus au bataillon. D’autres, à la quête de postes, tombent dans cette bassesse intellectuelle et politique. Parfois, il y a des coups bas dans ces pseudos grands rassemblements pour le leader du système du Changement, car l’on enregistre des mobilisations et démobilisations. Alors pour éviter des risques, on va ramasser des populations des communes environnantes. Dans tout cela, c’est le président Boni Yayi que les uns et les autres trompent. Certainement en 2011, il sera face aux vraies réalités du terrain dans les urnes.

Cécile Agossa
Journal 24 HEURES AU BENIN 20/01/10