Révision de la constitution Yayi dribble la commission Ahanhanzo (Il envoie une version inconnue à l’Assemblée)
Le chef de l’Etat a-t-il gardé une dent dure contre Ahanhanzo Glèlè et les éminentes personnalités à qui il avait confié le soin de revisiter notre constitution ? Si ce n’est pas le cas, ça y ressemble beaucoup. En effet, la présente cession du parlement a dans ses dossiers brûlants, la relecture de notre constitution. Nouvelle mouture qui aurait été proposée par les sages et intellectuels qui s’y sont penchés à la demande express de Yayi. Seulement, le hic c’est que jusqu’alors nul ne sait quelle est la version déposée aux soins des parlementaires. Car il faut rappeler que certaines innovations proposées par la commission n’avaient pas plu et avaient soulevé de vives réactions de la part du chef de l’Etat et de ses proches collaborateurs. Notamment l’élection du président de la Haac, faire de la Céna l’institution qui proclame les résultats des élections présidentielles, pour ne citer que cela. Une mouture qui aurait dû être amendée par le gouvernement puis retournée à la commission qui la mettrait en forme avant de la vulgariser et de recueillir l’avis des populations avant le texte final qui sera introduit à l’Assemblée. On en était là quand, à la grande surprise des hautes personnalités invitées à se pencher sur le texte fondamental, le projet de modification de la constitution a été introduit à l’Assemblée Nationale. Une démarche surprenante qui ne correspond en rien à ce qui avait été convenue mais qui est une réaction au fait que les propositions des constitutionalistes se sont trouvées en déphasage avec les attentes du Chef de l’Etat. Mieux dans l’affaire, Ahanhanzo Glèlè et les siens y ont laissés quelques plumes, pour ne pas dire que le temps supplémentaire consacré à plancher sur la constitution n’a pas été payé. En plus d’avoir travaillé dans des conditions extrêmes, ils n’auront même pas le plaisir de savoir quelle version, même inachevée, de leurs propositions, a été transmise à l’Assemblée. Même si les verrous de l’âge et du nombre de mandats ne seront pas sautés, Dieu seul sait ce que recèle cette mouture transmise à l’Assemblée.
Eric Tchiakpè
Journal LE BENINOIS LIBERE 24/11/09
Eric Tchiakpè
Journal LE BENINOIS LIBERE 24/11/09