Malgré les promesses du gouvernement aux enseignants: Suspense sur la rentrée de demain

Publié le par MJPAC-ABT

Rien n’est encore sûr, au sujet du démarrage effectif de la rentrée scolaire de demain. A la suite de la rencontre de dernière chance qui a réuni hier, mardi 29 septembre 2009 au ministère de l’Economie et des finances, cinq membres du gouvernement et les responsables du Front des trois ordres de l’enseignement, ces derniers n’ont pas tenu des promesses fermes pour rassurer leurs interlocuteurs, sur la reprise des classes. Ils devront rendre compte aux secrétaires généraux des centrales syndicales, puis à leur base qui leur indiqueront la conduite à tenir.
S’il est vrai que la rencontre en date d’hier, mardi 29 septembre 2009, qui a eu lieu entre cinq ministres du gouvernement et les responsables du Front des trois ordres de l’enseignement a accouché de perspectives claires, il n’est pas moins vrai que le suspense reste entier sur le démarrage effectif de la rentrée scolaire 2009-2010 fixée au jeudi 1er octobre. A 24 heures de cette date, il est difficile de dire ce qui va se passer parce que les enseignants affichent toujours une méfiance après avoir conclu plusieurs accords avec le gouvernement représenté à la rencontre d’hier par les ministres Idriss Daouda des finances, Bernard Lani Davo du secondaire, Zacharie Chabi du primaire, Kint Aguiar de la fonction publique et Issifou Takpara de la santé. Cette concertation fait suite à celle tenue en personne par le chef de l’Etat, le mercredi 23 septembre 2009 au Palais de la Présidence. Etant entendu qu’à cette occasion Yayi Boni avait déjà balisé le terrain, il était question, au cours de la dernière rencontre en date, que le gouvernement fasse preuve du concret avec les enseignants en fixant un échéancier raisonnable pour satisfaire les engagements pris. Et le document qui retrace ces promesses n’est rien d’autre que le protocole d’accord qui existe depuis 2008.

Enfin une commission paritaire
L’un des points retenus et qui est de loin le principal levier par lequel, les engagements seront respectés, est la création d’une commission paritaire. Ça n’a jamais été créé. Mais à la faveur de la rencontre d’hier, elle existe désormais. Sa mission est de faire en sorte que la satisfaction des revendications devienne une réalité. Elle doit amèner le gouvernement à cesser de ruser avec ses partenaires sociaux. Après sa création, la seconde étape reste le décret que prendra ce jour, le gouvernement pour lui donner une base juridique. Si le pouvoir venait à le faire, il rendra moins pessimistes les enseignants de plus en plus méfiants, vis-à-vis du chef de l’Etat. Même en le faisant, il n’aurait pas motivé les enseignants à reprendre le chemin des classes. Car, pour l’heure, les responsables du Front des trois ordres de l’enseignement, n’ont fait que mettre le gouvernement devant ses responsabilités, en indiquant aux cinq ministres qu’ils iront rendre compte à leur base, après avoir fait le point, au cours de cette journée aux secrétaires généraux des centrales syndicales. Après une analyse approfondie des accords conclus, s’ils trouvent que le chef de l’Etat a suffisamment donné des garanties pour respecter ses engagements, ils décideront ensemble de la reprise des classes. Ils pencheront sans doute dans ce sens, pour ne pas s’attirer une mauvaise réputation. Seulement, ils mettent dors et déjà le gouvernement en garde, dans le cas où ses promesses ne seront pas suivies d’effets. Ils envisagent de paralyser le système éducatif à partir de décembre 2009. Si d’ici trois mois, rien ne pointe à l’horizon, il est certain que l’on constatera des actions sur le terrain. Les premières revendications auxquelles, le pouvoir a promis de s’attaquer, sont celles concernant les indemnités liées à l’assurance maladie à propos de laquelle, le ministre de la santé Issifou Takpara, proposera dans les tout prochains jours un chronogramme. Les enseignants demandent également au gouvernement de fixer à 1.5, le coefficient à affecter à leur salaire pour la revalorisation salariale. Ils réclament entre autres que les 25% d’augmentation les accompagnent jusqu’à la retraite. Par ailleurs, le Front des trois ordres de l’enseignement exige du gouvernement la prise des mesures pour accélérer le processus de reversement des enseignants contractuels locaux et de l’Etat. Par la même occasion, les responsables syndicaux demandent à l’Etat de renforcer les instruments de traitement des dossiers afin d’éviter le blocage du processus d’avancement et de promotion des enseignants. En mettant l’accent sur ces différents points, le Front indique qu’il s’agit des revendications qui figurent dans le protocole d’accord de 2008. Or, le gouvernement n’a rien fait jusque là pour les satisfaire. Il vient de réitérer ses engagements pour que la rentrée devienne effective. Mais tout dépend de la position qu’adopteront la base du Front des trois ordres et les secrétaires généraux des centrales syndicales. Il n’est pas exclure qu’ils décident d’un boycott pur et simple. Le gouvernement sera amené alors, à donner la preuve de sa bonne foi. Un terrain sur lequel, il ne rassure personne.

FN
Journal LE MATINAL 30/09/09

Publié dans Politique nationale

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