Polémique autour de la création d’un collège à Dogbo: Le ministre Bernard Davo compromet Yayi Boni

Publié le par MJPAC-ABT

Le ministre de l’Enseignement secondaire, de la formation technique et professionnelle, Bernard Lani Davo, n’agit pas dans le sens de la promotion du changement tel que prôné par le premier Magistrat, le président Boni Yayi . Dans un dossier de création d’un second collège à Lokogohouè, un arrondissement de la commune de Dogbo, département du Couffo, Bernard Davo signe deux notes de service contradictoires, en deux jours, pour affecter le collège demandé par le village Hounsa à un autre.
En décembre 2008, les populations de Hounsa, un village de l’arrondissement de Lokogohouè dans la commune de Dogbo, ont écrit au ministre de l’Enseignement secondaire, de la formation technique et professionnelle Bernard Lani Davo pour demander la création d’un collège d’enseignement général dans leur village. Dans ladite lettre, ces populations ont avancé comme argument « la distance parcourue par les enfants pour se rendre au collège de Gbahwintu situé à 07 kilomètres de Véhidji et Hounsa avec un nombre en croissance galopante des élèves dudit établissement ». Pour les initiateurs de la demande, « un tel collège pourrait apporter de souffle à celui de Gbahwintu où déjà les élèves, sous le soleil, la pluie, se plaignent ». Le nouveau collège, s’il est crée, desservirait les villages et quartiers de Hounsa, Véhedji, Lokogohouè centre, Sonougbehouè, Tadeglahouè et Kokohouè. Pour appuyer la demande, les populations du village de Hounsa ont mis à la disposition du ministère, un domaine de 06 hectares et ont entrepris la construction de deux salles de classe. Notons que la demande a été formulée pour être prise en compte au titre de la rentrée scolaire 2009-2010. Après les démarches administratives, les visites de site et les formalités d’usage, le ministère donne son accord de création d’un deuxième collège dans l’arrondissement de Lokogohouè. C’est par la note de service N°344/MESFTP/DC/SGM/SA en date du 12 Octobre 2009, signée du directeur de cabinet du ministère, Mohamed Gibigaye. Le 13 octobre, c’est le ministre Davo lui-même qui signe une deuxième note de service et précise que le second collège qui vient d’être accordé à l’arrondissement de Lokogohouè sera érigé dans le village de Véhedji, et non à Hounsa. La réalité actuelle sur le terrain le montre à suffisance. Seuls vingt quatre élèves se trouvent sous l’apatam abritant le collège décrété par le ministre Davo. Le ministère n’a même pas envoyé, après les deux notes de services contradictoires, une commission sur le terrain. Les parents des apprenants de Hounsa, Toulehoundji, Hédjamè, Ségba, Danvohouè, Tadéglahouè, Sonougbéhouè, admis à l’entrée en sixième se sont fermement opposés à ce que leurs enfants aillent à Véhidji. Au même moment, le module de deux classes, le bureau et le magasin construits à grands frais et en matériaux définitifs par les populations de Hounsa sont laissés à l’abandon. Le problème de désengorgement du collège de Gbahwintu posé depuis deux ans, quand à lui, reste entier. Selon nos investigations, le ministre Davo a agi ainsi parce que les populations de Hounsa n’auraient pas voté pour la liste FCBE à 100% aux dernières élections communales. Un tel comportement ne profite pas au président de la République garant de la loi fondamentale du pays. Les populations interpellent le chef de l’Etat pour qu’il rappelle à l’ordre son ministre afin que justice soit rendue à Hounsa. On peut accorder de collège à toutes les localités mais il est inadmissible qu’un village demande et que l’on donne à un autre aux motifs fallacieux d’appartenance politique. Ce n’est pas de cette façon que le ministre Bernard Lani Davo va conquérir un nouvel électorat pour sa famille politique.

Idelphonse POSSET
Journal 24 HEURES AU BENIN 25/11/09

Publié dans Politique nationale

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