Débat autour de la réalisation de la Lépi sur Océan FM : Pourquoi Epiphane Quenum n’a pu répondre aux préoccupations d’Ahouanvoébla

Publié le par MJPAC-ABT

Invité sur l’émission « Cartes sur table» du dimanche 22 novembre 2009, le premier responsable de la commission politique de supervision de la Lépi n’a pu tenir jusqu’au bout. A un moment donné, Epiphane Quenum s’est vu dans l’obligation de quitter le plateau suite aux questions à lui posées par son collègue député Augustin Ahouanvoébla. Un départ qui continue de susciter des commentaires au niveau des médias.
Epiphane Quenum a jeté l’éponge lors du débat sur la Lépi sur Océan FM ! Beaucoup de confrères ont fait le constat, mais sans chercher à savoir le pourquoi d’un tel comportement d’un homme qui, d’habitude ne recule devant rien, surtout quand il s’agit de débats. La preuve est que le même jour, on l’a vu sur une autre chaîne de télévision, apparemment très décontracté. Cela veut bien dire quelque chose. En effet, après analyse de la déclaration du député Ahouanvoébla, on ne peut que se demander si réellement il y avait matière à énervement, au point de nous offrir le spectacle auquel nous avons assisté à savoir, l’interruption de l’émission. En réalité, à voir l’ambiance qui prévaut actuellement par rapport à ce sujet, rien ne devrait amener le superviseur général de la Cps à un tel comportement, si réellement il avait le souci d’expliquer aux Béninois la situation réelle sur ce dossier. C’est pourquoi il est facile de comprendre aujourd’hui qu’en agissant ainsi, Epiphane Quenum a évité purement et simplement des questions auxquelles il ne pouvait pas répondre.

Des questions colles
La première préoccupation du député Ahouanvoébla a trait au consensus qui doit caractériser la réalisation de la Lépi. De tout temps, classe politique, société civile et partenaires au développement n’ont jamais cessé de mettre l’accent sur ce point. C’est d’ailleurs celui sur lequel tous ont accordé les violons sans débat. Il est question pour le superviseur général de dire aux Béninois si aujourd’hui, on peut se frotter les mains et dire que le processus a démarré avec l’adhésion de tous. Epiphane Quenum a choisi ne pas y répondre et, les Béninois ont tiré la conclusion qui s’impose. S’il doit répondre à la préoccupation de son collègue Ahouanvoébla, il sera obligé de dire si la Rb, le Prd, le Madep, le Psd et Force-Clé pour ne citer que ces partis, ne représentent rien sur l’échiquier politique national au point où sans eux, on puisse parler de consensus. La deuxième préoccupation du député Ahouanvoébla complique davantage la tâche à Epiphane Quenum. Elle a trait aux exigences des partenaires par rapport au dossier Lépi. Ces derniers avaient exigé que, pour avoir une Lépi vraiment utile, il faut qu’elle soit réalisée au moins six mois avant toute échéance électorale. Cela a l’avantage de disposer du temps nécessaire pour les corrections éventuelles en cas de nécessité. La Lépi en préparation est envisagée pour janvier 2011, une période où d’habitude, plus personne ne maîtrisera quoi que ce soit. Même le chef de l’Etat en fin de mandat ne pourra plus contrôler quoi que ce soit Est-ce la volonté des partenaires au développement que le gouvernement est en train de faire ainsi ? La réponse à cette préoccupation aurait pu édifier les Béninois, mais malheureusement…
La troisième préoccupation est relative à la non installation de la commission nationale de l’informatique. Qu’est-ce qui explique une telle situation et pourquoi n’en fait-on pas une priorité ? Le superviseur général de la Cps n’a pas voulu répondre à cette question, parce qu’il ne peut pas le faire sans se faire du tort. Il en est de même de ceux recrutés comme cartographes. Doit-on recruter des élus locaux ? Comment les recrutements ont-ils été faits pour que aujourd’hui, un camp se sente totalement marginalisé ? Rien que des préoccupations que partagent la plupart des Béninois mais qui n’ont pu malheureusement trouver de réponses avec Epiphane Quenum. Ces questions ne sont pas posées au hasard parce que l’auteur, au même titre que Epiphane Quenum, maîtrise bien le dossier Lépi. Il a tiré et le résultat est connu. Le superviseur général de la Cps ne peut pas répondre à ces questions sans se faire piéger. Au-delà de cette réalité, il y a que le gouvernement doit jouer sa partition dans ce dossier car, tout porte à croire qu’il ne fait rien pour calmer le jeu. Au contraire, on a l’impression que chaque acte qu’il pose ne fait qu’envenimer la situation.

Euloge Badou
Journal LA PRESSE DU JOUR  24/11/09

Publié dans Politique nationale

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